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| Sujet: En images : des lacs de méthane sur Titan bien réels Mer 25 Juin - 20:20 | |
| - Pomme Golden a écrit:
En images : des lacs de méthane sur Titan bien réels !
Par Jean Etienne, Futura-Sciences, le 04/01/2007 à 09h16
Les scientifiques annoncent avoir définitivement démontré la présence de lacs de méthane liquide à la surface de Titan, le plus gros satellite naturel de Saturne. Voici les points essentiels de leur communiqué, à paraître cette semaine dans Nature.
De vastes étendues de méthane liquide ont été mises en évidence à la surface de Titan par imagerie radar, au moyen des données acquises à partir du 22 juillet 2006 via la sonde américaine Cassini en orbite autour de Saturne, selon les scientifiques du programme. Une reconstitution en fausses couleurs réalisée à partir de ces données fournit un aspect aussi fidèle que possible de ce qui a pu apparaître sous le regard électronique de l'engin spatial.
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Voici quelques points essentiels du communiqué destiné à paraître cette semaine dans Nature, la prestigieuse revue scientifique américaine.
Cette image radar en fausses couleurs montre des lacs à la surface de Titan. L'intensité de la couleur est proportionnelle à la puissance du signal réfléchi. Crédit NASA/JPL/USGS.
Caractéristiques
Les parties nettement délimitées apparaissant noires ou très foncées sont interprétées comme des lacs de faible réflectivité, y compris les similitudes morphologiques telles les canaux ou les embouchures ainsi que les dépressions topographiques.
Les surfaces foncées en surface peuvent être formées de liquide, de glace, de roche ou de composés organiques lisses. Plus de 75 formations de ce type ont été dénombrées, mesurant de 3 à 70 kilomètres.
Quelques lacs paraissent partiellement asséchés, alors que d'autres semblent remplis de liquide. Certaines cavités partiellement remplies peuvent s'être partiellement évaporées, à moins qu'elles n'aient jamais atteint leur niveau maximum. Les lacs asséchés présentent des remparts et un plancher dont la réflectivité est similaire au terrain environnant, démontrant l'absence en leur sein de tout liquide.
Les taux de remplissage variés de tous les lacs observés suggèrent que leur existence pourrait être soumise à de nombreux changements d'aspect et même être provisoire selon un timing indéterminé, du moins dans la région observée de Titan.
Au moins 15 des formations les plus foncées paraissent remplies de liquide et ne montrent aucune trace évidente d'érosion. Celles-ci présentent de nombreuses similitudes avec des lacs terrestres confinés dans des cratères d'impact, comme par exemple le lac Clearwater au Canada, ou au sein de caldeiras volcaniques, telle le Crater Lake, en Oregon. Leur aspect similaire, ainsi que leurs dimensions s'inscrivant dans une fourchette commune semblent cependant privilégier une origine volcanique.
Vue radar d'un lac à la surface de Titan. Crédit NASA/JPL.
Quelques lacs présentent des remparts tombant à pic et une bordure très nette, suggérant une faille topographique, et pourraient résulter d'affaissements provoqués par des infiltrations de liquides de drainage souterrains.
D'autres lacs, par contre, apparaissent plus diffus, entourés de bords crantés, et présentent une diminution de réflectivité des ondes radar de l'extérieur vers le centre. Ceux-ci pourraient être associés aux canaux, ou il pourrait s'agir de lacs de drainage de liquides souterrains.
D'autres encore sont prolongés de méandres qui les font ressembler à des vallées terrestres inondées par un fleuve, comme le lac Powell.
De petites zones plus lumineuses à proximité des berges des lacs pourraient être de petites îles venant crever la surface. La présence d'"icebergs" est toutefois peu probable, car contrairement à la glace d'eau, les hydrocarbures liquides congelés ne flottent pas en surface, leur densité étant trop élevée.
Autres observations
En se basant sur les caractéristiques des lacs, les scientifiques du programme Cassini sont convaincus qu'ils se trouvent bien en face de dépressions remplies de liquide. Une autre hypothèse voudrait que ces formations se soient formées dans un lointain passé et se soient remplies d'un dépôt de matière de faible densité, plus foncée que les terrains composant le reste de la surface du satellite. Cependant, l'absence de vents dans cette région de Titan rend cette théorie peu plausible.
Les formations lacustres de l'hémisphère nord de Titan démontrent avec évidence que la surface du planétoïde et son atmosphère sont soumis à un cycle hydrologique particulièrement actif, mettant en œuvre des formes liquides autres que l'eau. Au cours de ce cycle, les lacs sont approvisionnés par des précipitations de méthane ainsi que probablement par des couches de subsurface semblables à nos nappes phréatiques, à la différence près que le méthane liquide remplace l'eau.
Alors que les saisons sur Titan progressent selon un cycle de 29 années en fonction de l'orbite de Saturne autour du Soleil, les lacs situés dans l'hémisphère où règne l'hiver devraient se remplir de méthane liquide, approvisionnés par des précipitations abondantes, alors que ceux situés aux antipodes devraient se réduire ou s'assécher entièrement.
D'autres observations rapprochées sont encore attendues de la surface de Titan, qui décidément, nous réserve bien plus de surprises qu'on ne le pensait.
Perspective complète en fausses couleurs des lacs à la surface de Titan. L'intensité de la couleur est proportionnelle à la puissance du signal réfléchi.
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