Science et santé Anthropologie
L'Amazonie urbanisée avant Colomb
Mise à jour le vendredi 12 septembre 2008 à 12 h 29
Un Indien de la tribu des Macuje chasse à la sarbacanne dans la jungle d'Amazonie
Les forêts du bassin amazonien n'étaient pas vierges et peuplées de quelques Indiens primitifs avant l'arrivée des Européens. Loin de là.
Les travaux d'anthropologues américains et brésiliens établissent que de 1200 à 1600 après Jésus-Christ, la région du haut Xingu abritait des sociétés organisées au sein de cités-États comparables à celles de la Grèce antique.
Les travaux sur le terrain et le recours à la photographie satellite montrent l'existence d'une série de regroupements de villes et de villages reliés entre eux par un réseau complexe de routes.
Certaines villes, désormais presque entièrement envahies par la forêt, étaient entourées de murs et organisées autour d'une place centrale.
De 50 à 100 000 personnes vivaient dans la seule région du haut Xingu, d'une superficie de 30 000 kilomètres carrés.
— Bruna Franchetto
Selon les chercheurs, les Européens et les maladies qu'ils ont apportées ont sans doute tué la majeure partie des habitants de cette civilisation.
Les résultats des fouilles jumelés avec les indications de la tribu Kuikuro attestent que l'occupation de la terre était systématique et se faisait selon des principes astronomiques, écologiques et culturels. Les Indiens utilisaient notamment les périodes de solstice pour construire leurs routes.
Les villes, indépendantes politiquement, étaient liées géographiquement et socialement.
Les habitants vivaient dans de grandes huttes collectives en paille. Hors des villages, les travaux ont permis la mise au jour de vestiges de barrages utilisés pour emprisonner poissons et tortues.