Tives
Nombre de messages : 319 Age : 55 Localisation : Ici Date d'inscription : 01/06/2008
| Sujet: Du fer dans les océans pour lutter contre le réchauffement? Mer 11 Juin - 2:16 | |
| - Tives a écrit:
-
- Citation :
- Les apprentis sorciers du climat
Mathieu Perreault
La Presse
Woods Hole, Massachussetts
Du fer contre l'effet de serre. L'idée est simple: comme les algues captent le CO2 atmosphérique, et qu'elles manquent souvent de fer, il suffit de leur en donner pour lutter contre le réchauffement de la planète. C'est l'équation prônée depuis une quinzaine d'années par des océanographes européens et américains. Mais cette approche fait dresser les cheveux sur la tête des écologistes et de nombreux chercheurs.
Risque-t-on de réveiller un Léviathan endormi, de provoquer des catastrophes imprévisibles? Et surtout, comment mesurer de manière efficace la contribution du fer à la lutte contre l'effet de serre? Pendant que les scientifiques en débattent, des entreprises privées s'attaquent déjà à ce marché prometteur.
Déverser des tonnes de fer dans les océans
Le mois prochain, à Londres, le secrétariat de la Convention sur le droit de la mer examinera un projet inusité d'une compagnie californienne, Planktos. Les scientifiques membres de cette filiale de l'ONU devront décider si le dessein de Planktos, déverser des dizaines de tonnes de fer dans l'océan près des îles Galapagos, constitue de la pollution maritime.
«Je pense que la plupart des scientifiques s'entendent sur la nécessité de nouveaux projets pilotes de plus grande envergure, explique Andy Watson, climatologue de l'Université d'East Anglia, en Grande-Bretagne, en marge d'un congrès international sur la «fertilisation par le fer des océans», fin septembre à l'Institut océanographique de Woods Hole, au Massachussetts.
La douzaine de projets de recherche ont jusqu'à maintenant montré que l'idée pourrait fonctionner, mais il y a beaucoup de bémols. Le problème, c'est que les gouvernements considèrent qu'on en est au stade commercial et que l'industrie privée doit maintenant assurer le financement des recherches. Et les spécialistes du climat sont inconfortables avec le financement privé. Nous n'en avons pas autant l'habitude que d'autres secteurs, comme la médecine.»
Planktos estime que la fertilisation par le fer créera des «forêts flottantes temporaires». Tout comme les forêts terrestres, elles pourraient être «vendues» sur le marché du carbone. Une usine qui ne parvient pas à réduire ses émissions de gaz à effet de serre à un coût raisonnable pourrait acheter des «permis de polluer». Le protocole de Kyoto reconnaît la validité du processus, mais la certification des méthodes spécifiques est extrêmement controversée.
Les concepts scientifiques sont simples, mais ils comportent encore plusieurs inconnues. Les algues ont besoin de fer pour se nourrir de dioxyde de carbone (CO2) atmosphérique, par photosynthèse. Une partie des algues est consommée par du zooplancton qui coule au fond de l'eau, permettant de mettre hors d'état de nuire le CO2 absorbé par les algues.
Or, dans certaines des mers de la planète, par exemple près de l'Antarctique, il manque de fer, parce que les vents n'amènent pas assez de poussière en provenance de la terre ferme.
Problème
Le problème, c'est que les scientifiques comprennent mal certains des processus impliqués. «Combien de temps le CO2 restera au fond des mers? commente Ken Buesseler, l'océanographe qui a organisé la conférence de Woods Hole. Quelles sont les quantités impliquées? D'autres molécules peuvent-elles être affectées?» Stéphane Blain, chimiste du CNRS à Marseille, ajoute que d'autres nutriments peuvent manquer, et donc rendre l'apport de fer inutilisable par les algues.
La conférence de Woods Hole a permis aux scientifiques de constater que leurs travaux sont appliqués de manière très imparfaite par les organismes certifiant les «permis de polluer». Le climatologue Watson, par exemple, a expliqué que l'accroissement du nombre d'algues pourrait mener à l'émission d'autres gaz à effet de serre. «Malheureusement, le marché du carbone ne tient compte que du CO2, déplore M. Watson. Quand nous avons fait la comparaison avec les forêts boréales, qui captent du CO2, mais réduisent la réflexion du soleil par la neige (l'albedo), et donc augmentent la température de la planète, les spécialistes des marchés ont répondu qu'ils mesurent le CO2, pas l'albedo. C'est très incomplet.»
Il y a aussi le risque que les firmes privées se concentrent sur des régions où la fertilisation a des impacts incertains, comme le Pacifique, parce qu'il y est plus facile d'y travailler qu'en Antarctique. «C'est sûr que sur un dépliant publicitaire, une belle éclosion d'algues vertes près d'un atoll du Pacifique est plus impressionnant que si la mer est plus sombre et entourée par des rochers désolés», dit M. Watson.
La fertilisation par le fer pourrait au maximum «fixer» une quantité de CO2 équivalente à 10% des émissions humaines. Pour être réaliste, et prudent, il faudrait limiter la fertilisation à une quantité 100 fois moindre, selon M. Watson. Durant la conférence, des participants ont évoqué le risque de réveiller un «Léviathan endormi», de provoquer des changements chimiques et biologiques catastrophiques et totalement imprévisibles.
«Je ne pense pas qu'il faille être trop inquiet, dit M. Watson. Après tout, la nature fait elle-même ce travail en transportant dans l'Atlantique Sud le fer de la poussière du Sahara, par exemple. C'est assez différent des propositions d'altérer l'atmosphère en envoyant de la suie pour cacher les rayons du soleil. Il y a là beaucoup plus d'inconnues, même si c'est encore une copie du travail de ce que fait la nature quand un volcan entre en éruption.»
N'empêche, le projet de Planktos est suffisamment inquiétant pour que le gouvernement américain s'allie à Greenpeace devant la convention sur le droit de la mer. Des fonctionnaires des départements d'État et de l'Environnement se trouvaient d'ailleurs à Woods Hole.
Les possibilités pratiques de la fertilisation par le fer ont amené beaucoup d'argent frais à la recherche océanographique. Mais certains chercheurs ont avancé qu'il vaudrait mieux se contenter des budgets plus restreints de la recherche fondamentale, pour éviter d'être coincé dans le débat sur les permis de polluer.
«Ce qui est embêtant avec cette controverse, c'est qu'elle complique les recherches de base sur les interactions entre atmosphère et océans, conclut M. Blain du CNRS. Que la fertilisation serve ou non à la lutte contre l'effet de serre, nous avons encore beaucoup de chose à comprendre.»
| |
|
Tives
Nombre de messages : 319 Age : 55 Localisation : Ici Date d'inscription : 01/06/2008
| Sujet: Re: Du fer dans les océans pour lutter contre le réchauffement? Mer 11 Juin - 2:16 | |
| - Homme curieux a écrit:
- C'est vraiment du n'importe quoi. Ceux qui on lancés cette idée doivent eux eux manqués d'intelligence.
| |
|
Tives
Nombre de messages : 319 Age : 55 Localisation : Ici Date d'inscription : 01/06/2008
| Sujet: Re: Du fer dans les océans pour lutter contre le réchauffement? Mer 11 Juin - 2:17 | |
| - Merin a écrit:
- Bon, il y a déjà des mesures qui sont prises pour lutter contre le réchauffement climatique qui sont vraiment déplorables et dans tout cela il y a beaucoup d'argent en jeux et donc des individues hautement impliqués qui profitent également de ces idées qui ont contribués au débat sur le réchauffement climatique.
Et maintenant nous en somme à cette opération de "FER", un rajout à la marmitte qui fait déborder la bêtise de ces-mêmes individues qui n'ont visiblement aucune notion de la chose et des idées qu'ils proposent...... :vener: | |
|
Tives
Nombre de messages : 319 Age : 55 Localisation : Ici Date d'inscription : 01/06/2008
| Sujet: Re: Du fer dans les océans pour lutter contre le réchauffement? Mer 11 Juin - 2:17 | |
| - Rick Springfield a écrit:
- Oui la c'est vraiment du grand n'importe quoi, pourquoi pas du sel pendant qu'on y est...en même temps avec un nom comme Planktos...
| |
|
Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Du fer dans les océans pour lutter contre le réchauffement? | |
| |
|