Par David Stringer AP - Vendredi 26 septembre, 19h39
DOUVRES, Angleterre - Le Suisse Yves Rossy, alias "Fusion Man", a réussi vendredi la traversée de la Manche avec son aile à réaction fixée sur le dos, se posant près de Douvres à 14h19 au terme d'un vol d'une douzaine de minutes.
L'aventurier a assuré après son atterrissage avoir été "très confiant". "J'ai pensé que j'étais en train de faire un truc assez super de partager ça avec autant de monde", a déclaré sur France-3 Yves Rossy peu après son arrivée. "J'ai déjà fait des vols comme ça, mais d'être là, présent avec tout le monde qui regarde, j'étais dans une sorte d'état second", a-t-il indiqué.
Yves Rossy a débuté son vol peu avant 14h07 et huit minutes plus tard, à 14h15, il avait atteint l'Angleterre, terminant les dernières minutes de son voyage en planant avant d'ouvrir son parachute, son aile toujours attachée au dos. Il a touché terre près des célèbres falaises blanches de Douvres.
"J'étais porté par tout ça, ça me fait très plaisir d'avoir réussi et la première chose que j'aimerais dire, c'est 'merci'", a-t-il confié. "Merci à tout ceux qui ont rendu ça possible parce que je suis tout seul sous l'aile mais il y a énormément de gens qui ont cru en ce projet".
Pour sa tentative, reportée jeudi de 24 heures en raison d'une mauvaise météo, cet ex-pilote de chasse âgé de 49 ans a sauté d'un avion à plus de 2.300m au-dessus de Calais. Il a volé sur 32km à près de 200km/h jusqu'en Grande-Bretagne, prenant le même parcours emprunté il y a 99 ans par le Français Louis Blériot, le premier pilote à avoir traversé la Manche en avion.
Avant de se poser en parachute, l'aventurier a volé à une altitude allant de 800 à 1.000 mètres, naviguant à vue et utilisant ses épaules, ses bras et sa tête pour contrôler sa trajectoire. L'"aile volante" de "Fusion Man" est construite en carbone léger composite, sur laquelle sont accrochés quatre mini-réacteurs. Elle a une envergure de 2,50m et pèse 55kg (carburant compris).
"C'était superbe avec les ferries, avec les bateaux. Je voyais la côte de l'autre coté, vraiment le rêve... Malheureusement, pas les mouettes. Je suis peut-être un peu trop rapide pour elles", a plaisanté M. Rossy qui s'est "un peu loupé" à l'atterrissage: "cette aile est très lourde, c'est un premier prototype, il y a un énorme potentiel pour la faire plus légère, plus performante".
Lundi, le commandant de bord Rossy sera aux commandes d'un charter de la compagnie aérienne Swiss à destination de Charm-el-Cheikh en Egypte. AP