De brutales transformations génétiques, encore difficilement explicables, seraient à l'origine de l'apparition de l'espèce humaine quand elle s'est séparée de l'espèce des grands singes, rapportent des chercheurs.
Les grands singes s'étaient eux séparés des autres primates et des singes il y a environ 10 millions d'années à la suite de transformations explosives de leur ADN, transformations qui n'ont rien à voir avec les mutations génétiques classiques, révèlent des généticiens de l'université de Washington.
Ces transformations dans les séquences d'ADN pourraient expliquer ce qui fait que les humains -- et les autres singes -- sont uniques, précisent les chercheurs dans le journal Nature.
"Il s'agissait vraiment d'éruptions volcaniques dans le génome, expulsant des morceaux d'ADN", a expliqué Evan Eichler, chercheur à l'institut médical Howard Hughes.
Eichler et ses collègues ont étudié l'ADN d'êtres humains, de chimpanzés, d'orang-outans et de macaques.
Comme prévu, ils ont trouvé de grandes similitudes entre les humains et les chimpanzés en terme de séquences génétiques globales.
La principale différence réside dans les répétitions d'une même séquence génétique, dans les suppressions de cette séquence ou même dans le fait que cette séquence soit présente dans un ordre inversé.
Selon les chercheurs, s'est produite une brutale augmentation de l'activité génétique au cours de laquelle les génomes ont été soudainement modifiés et placés dans un ordre différent.
C'est de ces brutales modifications que pourraient provenir le langage ou certains aspects de l'intelligence. Toutefois, les chercheurs affirment que des travaux complémentaires sont nécessaires pour parvenir à une certitude.
version française Pierre Sérisier
Reuters