Tives
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| Sujet: Fusion froide : le retour? Mer 11 Juin - 5:23 | |
| - Tives a écrit:
- Fusion froide : le retour ?
Par Laurent Sacco, Futura-Sciences
Les annonces de succès dans la réalisation de la fusion froide n’ont pas manqué depuis celle faite par Fleischmann et Pons en 1989. Mais jamais leurs résultats n’ont réussi à être reproduits de façon convaincante. Il est à craindre que la dernière annonce ultra-médiatique faite au Japon par Yoshiaki Arata soit du même acabit...
L’information commence à se répandre sur le Web. Un scientifique distingué de l’université d’Osaka, Yoshiaki Arata, serait parvenu à atteindre l’un des Saint-Graal de la physique : la fusion froide. Le 23 mai 2008, il en aurait fait la démonstration devant un parterre de près de 60 scientifiques et membres de compagnies japonaises. Pour couronner le tout, plusieurs journaux et chaînes de télévision, comme la célèbre NHK, étaient présents.
Avec son collègue Yue-Chang Zhang, Arata a fait la démonstration d’un sorte de réacteur chimique dans lequel un courant de deutérium à l’état gazeux, un isotope de l’hydrogène, rencontrait de l’oxyde de zirconium contenant du palladium (ZrO2–Pd), le même métal utilisé par Fleischmann et Pons en 1989 dans leur expérience d’électrolyse. Tony Stark l'utilise lui aussi pour faire fonctionner le réacteur ARC alimentant l’armure d’Iron Man...
Des résultats déjà annoncés en 1998
Araka affirme qu’une élévation de température significative se produit dans le dispositif puisqu’il atteindrait 70° et continuerait à dégager de la chaleur pendant 50 heures, même après l’arrêt de l’injection du gaz. Selon Akito Takahashi, un autre physicien de l’université d’Osaka, lors d’expériences précédentes du même type, de l’hélium aurait été détecté comme produit de la réaction. Selon eux, ce serait le signe qu’une fusion des noyaux de deutérium s’est bien produite et qu’au moins une part de l’énergie dégagée n’est pas due à une banale réaction chimique. Rappelons que le deutérium étant chimiquement semblable à l’hydrogène, il est tout aussi réactif que lui.
On aimerait bien que tout ceci soit vrai, tant la découverte d’une source d’énergie propre, facile à mettre en place partout sur la planète et quasi inépuisable serait la solution à bien des problèmes auxquels l’humanité est actuellement confrontée, crise de l’énergie, surpopulation et réchauffement climatique global causé par le rejet de CO2. Mais on peut légitimement se demander pourquoi des publications d’Araka sur un phénomène similaire n’ont jamais réussi à convaincre le monde scientifique depuis 1998. Si une réaction de fusion était aussi indiscutable, on ne voit pas pourquoi il faudrait un événement aussi médiatisé pour l’annoncer. Rappelons que Pierre-Gilles de Gennes était très sceptique pour tout ce qui touche à la fusion froide.
Inexplicable avec la physique actuelle
Pour générer des réactions de fusion, il faut vaincre la barrière coulombienne entre les noyaux, ce qui nécessite des conditions de pression et de température très loin de celles que l’on rencontre ordinairement sur Terre. Bien sûr, on peut imaginer que les atomes de deutérium dans le composé d’oxyde de zirconium et de palladium se retrouvent à l‘intérieur d’un assemblage très particulier créant localement des pressions et des températures, ou d’autres effets physiques, permettant de franchir la barrière de répulsion entre les protons des noyaux. Mais cela reste à prouver aussi bien théoriquement qu’expérimentalement.
Avant de s’emballer, il sera sans doute sage d’attendre que le phénomène soit bien répliqué partout dans les laboratoires de la planète et qu’aucun biais dans les analyses ne soit découvert. Précédemment, l’apparition d’hélium avait été imputée dans nombres d’expériences à des contaminations mal contrôlées. En général aussi, l’apparition de neutrons est un signe sûr d’une réaction de fusion. Un signe qui manque toujours à l’appel...
Il ne serait pas bon tout de même de nier un phénomène expérimental sous prétexte qu’il est impossible théoriquement. On serait alors aussi ridicule que les « savants » aristotéliciens refusant de regarder dans la lunette de Galilée parce que ce qu’il voyait était impossible selon les théories d’Aristote. Affaire à suivre donc, mais avec la plus grande prudence... | |
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